L’église Sainte-Agnès-en-Agone de Rome

L'église Sainte-Agnès-en-Agone de Rome

L’église Sainte-Agnès-en-Agone, si situe au milieu de la Piazza Navona, à côté de l’endroit où Agnès, âgé de seulement 13 ans à l’époque, a été martyrisé.

Cette place est située sur l’ancien stade antique de Domitien où se déroulaient les “Agones” (jeux grecques). La fontaine des Quatre-Fleuves se trouve également sur cette place.

 

L’histoire de Sainte Agnès

Sainte Agnès Elle est née à Rome en 280 et meurt en martyr en 303 à l’âge de treize ans.

À l’âge de douze ans, elle rejeta les avances du fils du préfet de Rome qui la courtisait avec empressement. Elle lui déclara qu’elle était déjà fiancée à quelqu’un de bien plus noble que lui. Le jeune homme tomba malade d’amour. Lorsque son père en connut la raison, il convoqua Agnès qui lui confia qu’elle était chrétienne et promise à Jésus-Christ. Le préfet lui ordonna alors d’effectuer des sacrifices en l’honneur des dieux romains sous peine d’être enfermée dans un lupanar.

Refusant de lui céder, Agnès fut dépouillée de ses vêtements et conduite, nue, à travers la ville, jusqu’au lieu de prostitution. C’est alors que ses cheveux se mirent à pousser miraculeusement recouvrant entièrement son corps. Arrivée dans le lupanar situé aux abords du stade de Domitien, un ange apparut et l’enveloppa d’une lumière éblouissante, et le lupanar devint un lieu de prière.

Alors que le fils du préfet lui rendait visite, bien décidé à la conquérir, un démon l’étrangla et il mourut. Fou de colère, le préfet ordonna qu’Agnès soit brûlée en place publique comme une sorcière, mais le feu épargna la jeune fille et tua ses bourreaux. Finalement, Agnès fut égorgée.

 

L’histoire de l’église

On trouve des traces dès le 8ème siècle d’un oratoire, dans les ruines de l’ancien Stade de Domitien, dédiée au culte de Sainte Agnès. En 1123 l’oratoire de transformée en église. A la fin du 16ème siècle, la famille Pamphilj (ou Pamphili) fait construire un palais à côté de cette église.  

Les Pamphilj n’étaient pas des patriciens romains, mais avait émigré vers Rome à la fin du 15ème siècle pour faire fortune. En 1644, un membre de cette famille est élu Pape, ce sera le Pape Innocent X. L’idée de la famille fut alors d’utiliser l’église comme la chapelle mortuaire de leur palais contigu. Pour ce faire, il fallut reconstruire et repenser l’église.

La reconstruction a commencé en 1652, avec la démolition de l’ancienne église, à l’exception des anciens vestiges romains dans la crypte. Le premier projet de conception a été réalisé par Girolamo Rainaldi et son fils Carlo Rainaldi mais le projet ne plaisant pas au Pape Innocent X, c’est Francesco Borromini qui reprit la charge de la construction de l’édifice en 1653.

Innocent X meurt en 1655, c’est son neveu Camillo Pamphili qui reprend la direction des travaux. Le nouveau pape, Alexandre VII, n’était pas bon ami avec Borromini, il a nommé un comité pour enquêter sur toute fraude ou mauvaise gestion de sa part. Borromini a démissionné en 1657 avant d’être renvoyé. Carlo Rainaldi a repris sa suite.

Camillo Pamphili est mort en 1666 avant l’achèvement de l’église, et son épouse Olimpia Aldobrandini a décidé de faire appel à Gian Lorenzo Bernini. Il a modifié le design de Borromini, laissant la façade principalement comme prévu, mais en ajoutant un fronton élevé surmonté d’un grenier.

L’édifice a été achevé en 1672, et l’église a été consacrée le 17 janvier de cette année, même si les caractéristiques décoratives n’étaient pas réalisées.

 

Que voir dans l’église ?

La façade

La façade large, partiellement concave (qui présente une surface courbe en creux), est le travail de Rainaldi bien que la plupart de la planification ait été prévue par Borromini, qui l’a travaillé de 1657 à 1672. Elle a été très influente sur l’architecture baroque plus tard en Europe.

Il existe trois éléments de conception distincts mais unifiés: la façade centrale (qui est la façade actuelle de l’église), et les deux clochers de chaque côté. Tous les éléments sont du travertin blanc (roche sédimentaire calcaire). La très grande porte centrale est en bronze et porte la colombe qui symbolise la famille Pamphilj.

La façade de l'église Sainte-Agnès-en-Agone

Le décor

Le plan de croix grecque de Rainaldi a été conservé par les architectes à travers les siècles. Borromini a ajouté huit grandes colonnes corinthiennes nervurée de marbre rouge à flanc les bras de cette croix grecque. Cet arrangement met l’accent sur la forme octogonale de l’espace. L’intérieur est dominé par le dôme au-dessus de la nef octogonal.

La décoration intérieure est extrêmement somptueuse et luxueuse. Une caractéristique notable est immédiatement que les retables ne sont pas des peintures comme habituellement, mais des sculptures en relief en marbre.

Le dôme

Le dôme imposant tente de persuader celui qui regarde vers le haut que la vue est ouverte. Il est composé d’un tambour couplé à des pilastres à nervures, de huit grandes fenêtres avec des frontons segmentés ainsi que de corniches fendues. Tous les détails de ces éléments sont dorés.

Les bandes bleues entre les pilastres et les fenêtres mettent l’accent sur l’effet lumineux et solaire de l’édifice. La frise au bas du tambour comporte une inscription: “Ingressa Agnes turpitudinis locum, angelum Domini praeparatum inventit”, ce qui signifie : En entrant dans le lieu de l’impureté, Agnès a trouvé l’ange du Seigneur”.

La fresque du dôme, réalisée par Ciro Ferri, représente l’apothéose de Sainte Agnès dans la gloire des cieux. Il contient une foule d’anges, de saints et de personnages de l’Ancien Testament centrés sur Marie accueillant Agnès. Tous les saints n’ont pas été identifiés clairement, cependant celle tenant une croix est évidemment Sainte Marie-Madeleine et le personnage avec harpe est le roi David.

Les quatre grands pendentifs de dôme affichent des fresques montrant des allégories des quatre vertus cardinales.

Le dôme de l'église Sainte-Agnès-en-Agone

La crypte de Sainte Agnès

La crypte est formée de trois chambres à partir des anciens vestiges romains du stade, l’une d’entre elles étant la maison close où Sainte Agnès a été maltraitée. Au pied des escaliers, vous verrez une fresque du 17ème siècle de Sainte Agnès soutenue par un ange, et en dessous une épigraphe de l’acte de son supplice.

Plus loin, l’autel a un relief de marbre de Giovanni Buratti montrant Sainte Agnès lors de martyre. C’est un travail perturbant, car il représente de façon très réaliste une jeune fille de 13 ans qui a été emmenée pour son l’exécution.

La tombe du Pape Innocent X

Le monument funéraire du Pape Innocent X date de 1730 et est réalisé par Giovanni Battista Maini. Le Pape se tient debout derrière son sarcophage comme s’il s’agissait d’un balcon. Deux figures féminines sont assises sur le sarcophage : la Justice à droite et Religion à gauche.

 

Messes et visites

Pendant la semaine les horaires des messes ne sont pas annoncées. Les messes du week-end : les samedis à 19h00 et les dimanches à 11h00, 12h15 et 19h00.

Pour visiter l’église Sainte-Agnès-en-Agone, l’entrée est libre. Cependant les visiteurs ne doivent pas s’y promener dans le pendant les messes.

 

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